La Suisse s’engage dans la lutte contre le greenwashing dans le secteur financier

Le Département fédéral des finances (DFF) suisse se prépare à lutter contre le greenwashing dans le secteur financier, une mesure importante visant à garantir la transparence et l'intégrité des investissements durables, selon Fintech Global News. Comme l'a rapporté ESG Today le 26 octobre 2023, l'initiative du DFF constitue une réponse à l'engagement du Conseil fédéral suisse de s'attaquer au problème du greenwashing, comme indiqué dans son document publié en décembre 2022.
L'objectif principal de cet effort est d'examiner minutieusement les produits d'investissement portant des labels tels que « durable », « vert » ou « ESG » (environnemental, social et de gouvernance). Conformément aux orientations du Conseil, le règlement du DFF fixera des critères stricts pour ces labels, garantissant qu'ils reflètent fidèlement les objectifs de durabilité des produits financiers.
Le document du Conseil sur la lutte contre le greenwashing a introduit plusieurs mesures qui constituent la base des règlements à venir. L’une des principales exigences est que les produits financiers portant un label de durabilité doivent avoir au moins un objectif d’investissement allant au-delà de leurs objectifs financiers. Ces objectifs doivent s’aligner sur des cibles spécifiques de durabilité, contribuant ainsi à des objectifs environnementaux et sociaux plus larges. En outre, la documentation du produit doit clairement préciser quelles caractéristiques ou combinaisons de celles-ci justifient l'utilisation de tels labels.
Dans le but d'améliorer la transparence et la responsabilité, le Conseil a précisé que les produits financiers uniquement axés sur l'atténuation des risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), sans poursuivre activement des objectifs de durabilité distincts, ne seraient pas éligibles pour recevoir un label durable. En outre, les réglementations proposées obligeront les sociétés de services financiers proposant des produits d'investissement durables à fournir un compte rendu détaillé de leur stratégie de développement durable, de leurs méthodes d'exécution, de leurs techniques de mesure et de rapports cohérents sur leurs objectifs de développement durable. Pour garantir la crédibilité de ces rapports, ils doivent être vérifiés de manière indépendante par un tiers.
Le Conseil fédéral a invité le DFF à évaluer la faisabilité des mesures proposées en collaboration avec diverses instances gouvernementales, agences de régulation , associations professionnelles et organisations non gouvernementales (ONG). Dans sa récente annonce, le DFF a exprimé son engagement inébranlable à s'aligner sur la position du Conseil, préférant une approche de la régulation étatique fondée sur des principes. L’autoréglementation émanant de l’industrie peut également jouer un rôle complémentaire pour garantir le respect des règles.
Le DFF laisse cependant la porte ouverte au secteur financier pour proposer des solutions d'autorégulation conformes aux objectifs du Conseil. Si l’industrie peut développer et mettre en œuvre des mécanismes d’autorégulation efficaces, la nécessité d’une intervention réglementaire supplémentaire pourrait être évitée. Le DFF a fixé au mois d'août 2024 la date limite pour soumettre un projet de règlement à la consultation publique, ce qui marque une étape cruciale dans la lutte de la Suisse contre le greenwashing dans le secteur financier.
La Suisse prend des mesures décisives pour lutter contre le greenwashing dans le secteur financier, le DFF se préparant à introduire des réglementations qui imposeront des critères stricts pour les labels de durabilité, promouvront la transparence et garantiront que les investissements durables contribuent véritablement aux objectifs environnementaux et sociaux. Cette initiative reflète l'engagement de la Suisse en faveur d'une finance responsable et s'aligne sur les efforts mondiaux visant à créer un paysage financier plus durable et transparent.